L'absence de gouvernement et d'agenda politique en cette rentrée 2024 n'irrite pas que la gauche. Dans une lettre ouverte publiée sur X lundi 2 septembre, qu'elle adresse aux présidents des groupes parlementaires de l'Assemblée nationale, Marine Le Pen juge "intolérable que les parlementaires ne soient pas réunis en session extraordinaire". Un souhait qu'elle avait déjà formulé quelques jours plus tôt, lorsqu'elle avait été reçue à l'Élysée avec les autres forces politiques du pays.

La cheffe de file des députés d'extrême droite propose "un ordre du jour consensuel" qui permettrait de "prévoir un débat sur la situation des finances publiques de la France ainsi que celle des finances de la Sécurité sociale". "La situation sécuritaire", "la protection des forces de l'ordre", la rentrée scolaire et "la situation des céréaliers" sont aussi évoquées comme certaines des priorités à étudier dans l'hémicycle.

Une "tragi-comédie"

La députée du Rassemblement national veut également examiner "la loi d'approbation des comptes pour l'année 2023", un texte qui doit être voté avant l'examen du budget 2025, que le gouvernement devra transmettre le 1er octobre au plus tard.

Outre la "tragi-comédie autour de la formation d'un nouveau gouvernement", Marine Le Pen dénonce les "manœuvres dilatoires" d'Emmanuel Macron, qui aurait "choisi d'entretenir le chaos institutionnel dont il est l'unique responsable". "La Vème République n'est pas un régime présidentiel dans lequel l'exercice du mandat de député et de sénateur serait soumis à l'Élysée", ajoute-t-elle.

Les Écologistes demandent aussi une session extraordinaire

Le groupe écologiste et social de l’Assemblée a fait la même demande dans la journée, rapporte Le Parisien. “L’obsession d’Emmanuel Macron d’assurer la continuité d’une politique rejetée par les Français entraîne le blocage de tout un pays”, écrit le parti mené par Marine Tondelier dans un communiqué. « Il a précipité le pays dans l’incertitude en prononçant la dissolution, il ne peut plus retarder l’expression de cette nouvelle Assemblée », tance le groupe.

Pour rappel, le Parlement ne peut siéger en session extraordinaire qu’après une convocation émise par le président de la République.