L'équipe de France de handball va devoir apprendre à jouer sans sa super star Nikola Karabatic, blessé, mais cela ne devrait pas l'empêcher d'avaler les qualifications de l'Euro-2020, qui commencent contre la Lituanie, jeudi (20h30) à Aix-en-Provence.
"Avec Niko Karabatic sur le terrain, pour ses adversaires, c'est plus dur, et pour ses coéquipiers, c'est plus simple", résume pour l'AFP l'arrière-droit ou ailier Valentin Porte
"La +bonne nouvelle+ entre guillemets c'est qu'il annonce son forfait assez tôt, ajoute le nouveau capitaine montpelliérain, donc on va avoir du temps pour se préparer sans lui et travailler sans lui".
Opéré du gros orteil, la star des Bleus a besoin de six mois pour se soigner. Il va manquer le tournoi de qualification pour l'Euro en Autriche, Norvège et Suède, mais surtout le Mondial-2019, co-organisé par l'Allemagne et le Danemark du 10 au 27 janvier.
"Stratégiquement, il faut s'adapter on n'a plus cette percussion de Nikola, qui est le maître à jouer de cette équipe", explique le sélectionneur, Didier Dinart.
Mais le patron des Bleus ouvre la trappe du profond réservoir français, "nos demi-centres tels que Dika Mem, Quentin Mahé, Melvin Richardson ou Nicolas Claire qui est très efficace en championnat, toutes ces forces en présence doivent nous permettre de trouver des solutions", assure-t-il.
Tokyo-2020 à l'horizon
L'arrière-gauche barcelonais Dika Mem a aussi déjà été testé.
"Un des projets va être de jouer sans lui, dit Porte au sujet de Karabatic, de trouver des rotations, mais il faut aussi qu'on se concentre sur notre jeu, il faut faire tourner l'équipe collectivement".
Autre solution, faire pencher le jeu à gauche. "On a des postes très fournis comme ceux d'arrière droit ou d'ailier, il faudra essayer d'emmener le jeu de la droite vers la gauche, de faire les temps forts avec les gauchers", explique Dinart.
Bref, il a suffisamment de remplaçants de Karabatic. D'ailleurs il a été remplacé dans le groupe par Mathieu Grébille, car il "Niko" défend très bien, et il fallait un grand pour occuper un poste en défense.
Le technicien est aussi privé de Mickaël Guigou (cuisse), en reprise, et de Romain Lagarde, touché aux adducteurs.
Mais la Lituanie, qui ne s'était inclinée que d'un but contre la France en qualifications pour l'Euro-2018, doit aussi composer sans un de ses tous meilleurs joueurs, le Montpelliérain Jonas Truchanovicius (genou).
Les Bleus ne se risquent pas à prendre leurs adversaires de haut, ni la Lituanie, ni la Roumanie, qu'ils affrontent dimanche à Cluj-Napoca, ni le Portugal, le troisième larron de la poule 6, affronté au printemps.
"Dans le sport, on a vite fait de se casser les dents si on n'est pas humble, prévient Dinart. On est supposé être plus fort que la Lituanie, maintenant il faut encore le prouver sur le terrain."
Surtout, le sélectionneur sait que dans l'Arena d'Aix s'ouvre le long chemin vers les jeux Olympiques 2020.
"Ces qualifs sont très importantes, parce que c'est la compétition qui donnera la dernière place pour aller à Tokyo". Le champion d'Europe y sera, les six suivants disputeront un TQO. Il n'y a que 12 places aux JO, l'Espagne championne d'Europe a raté les derniers, a souligné Dinart.
Et puis "on va devoir jouer sans Nikola Karabatic, on l'a assez dit, conclut-il, mais ça ne fait pas pour autant de nous des outsiders".