L'affaire Salazar et ses éventuels effets sur les résultats des Jeux olympiques et la chaleur qui a perturbé les Mondiaux d'athlétisme à Doha et pourrait sévir aux prochains JO à Tokyo se sont invités jeudi lors d'une réunion du CIO à Lausanne.
Le CIO a ainsi annoncé qu'il allait adresser un courrier à l'Agence mondiale antidopage (AMA) pour obtenir des détails "sur les questions qui restent ouvertes", autour de l'affaire Salazar, a déclaré son président Thomas Bach, à l'issue des deux jours d'une réunion de la Commission exécutive.
Le CIO veut en effet obtenir des précisions sur le cas de l'entraîneur américain Alberto Salazar, suspendu pour incitation au dopage et qui a eu sous ses ordres jusqu'en 2017 le multiple champion olympique britannique Mo Farah.
«Nous allons demander des précisions à l’AMA d’abord pour savoir combien d’athlètes ont été l’objet d’une enquête», a déclaré M. Bach.
«Est-ce que le dossier couvre toute la période de l’existence du projet ou seulement une partie ? Est-ce que certains résultats aux Jeux olympiques auraient pu être directement ou indirectement affectés ?», s’est encore interrogé M. Bach.
Salazar, entraîneur controversé jusqu’en 2017 du Britannique Mo Farah, multiple champion olympique, et d’athlètes engagés aux Mondiaux de Doha (Qatar) a été suspendu pour «organisation et incitation à une conduite dopante interdite», a annoncé mardi l’Agence américaine antidopage (Usada).
Agé de 61 ans, il est le maître à penser de l’Oregon Project, un groupe d’entraînement de très haut niveau basé dans le nord-ouest des Etats-Unis et financé par l’équipementier Nike, qui cumule les succès depuis plusieurs années en fond et demi-fond.
La superstar britannique Mo Farah, quadruple champion olympique et sextuple champion du monde (5.000 et 10.000 m), a notamment fait partie du groupe entre 2011 et 2017, avec les Américains Galen Rupp (double médaillé olympique) et Matthew Centrowitz (champion olympique de 1500 m en 2016).
Plusieurs athlètes entraînés par Salazar sont présents à Doha où se poursuivent les Mondiaux.
M. Bach a également annoncé jeudi que le CIO souhaitait que les prélèvements effectués lors des tests antidopage précédant les Jeux olympiques soient aussi conservés pendant 10 ans, comme le sont ceux effectués durant les Jeux.
«Nous voudrions que cela s’applique aussi aux tests précédant les Jeux, effectués par l’Agence de contrôle internationale (ITA), afin de renforcer l’effet dissuasif», a déclaré M. Bach, précisant que le coût de ce stockage serait pris en charge par le CIO.
- Questionnaire aux fédérations -
Autre sujet d’inquiétude soulevé par les Mondiaux de Doha: la chaleur, qui a fortement perturbé plusieurs épreuves hors-stade, dont le marathon ou le 50 km marche et qui pourrait fortement gêner sportifs et spectateurs l’été prochain aux JO de Tokyo.
Face aux risques, M. Bach a annoncé qu’un questionnaire a été adressé aux fédérations internationales, une mesure décidée «avant» les Mondiaux de Doha.
«Il y a une détermination du comité d’organisation des JO de Tokyo à bénéficier de l’expérience des fédérations», a ajouté M. Bach se disant également «confiant» dans le fait que la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), mise en cause pour le choix de Doha «va répondre au questionnaire et partager son expérience de Doha».
Tokyo-2020, qui selon M. Bach a déjà présenté des mesures «sophistiquées» pour prévenir les dangers de la chaleur, a notamment testé début septembre un système permettant de faire tomber de la neige artificielle sur les spectateurs.
«Je n’ai jamais vu une ville si bien préparée à un an des Jeux olympiques», a encore assuré M. Bach.