"L'objectif principal" des tests du XV de France en novembre "sera de trouver une colonne vertébrale" à l'équipe, sans Morgan Parra, forfait, a expliqué le sélectionneur Jacques Brunel lundi au premier jour de préparation des Bleus à Marcoussis.

A un an de la Coupe du monde au Japon, l'équipe de France, privée du demi de mêlée clermontois, choix N.1 de Brunel à ce poste-clé mais blessé de dernière minute, doit trouver une "stabilité" à l'heure d'affronter l'Afrique du Sud (10 novembre), l'Argentine (17) et les Fidji (24), estime le technicien.

Q: Avec les forfaits de la semaine dernière (Parra, Fofana, Lamerat, Le Roux), êtes-vous optimistes pour ces tests?

R: "J'aurais préféré qu'il n'y ait pas de blessé, bien sûr. Lorsque l'on fait une liste et qu'il reste quelques matches, on sait très bien qu'il va y avoir quelques éléments qui surgiront, ce qui est arrivé. Malgré tout, on est content de ceux qui sont arrivés et qui sont en forme. Il y a quelques joueurs qui ont beaucoup joué depuis le début de la saison, la plupart ont malgré tout eu des semaines de repos, comme on l'avait prévu avec les clubs."

Q: Avec le forfait de Morgan Parra, la hiérarchie des demis de mêlée est-elle bousculée?

R: "Je ne pense pas. Je ne vous cache pas que l'idée première était de mettre Morgan Parra, tout le monde l'avait bien compris, à la charnière avec Camille Lopez. Maintenant, on a deux garçons, Baptiste Serin - qui fait un très bon début de saison - et Antoine Dupont, qui était un choix initial l'an dernier, qu'on n'avait pas revu pour cause de blessure (Dupont s'était blessé dès le premier match du Tournoi des six nations face à l'Irlande, NDLR) et qu'on voulait remettre dans la situation initiale si j'ose dire. Donc aujourd'hui, on a deux garçons qui sont en bonne forme. Et je n'oublie pas (Sébastien) Bézy, qui lui aussi fait un très bon début de saison, que je n'avais pas pris l'an passé parce qu'il était moins performant. Il revient dans le circuit et il le mérite bien."

Q: Parra avait déjà dû déclarer forfait pour le Tournoi, pendant lequel Lopez était également blessé. Vous n'avez jamais pu, jusqu'ici, aligner les joueurs que vous vouliez à la charnière...

R: "Notre plus gros problème depuis que je suis là (fin décembre 2017, NDLR), c'est de ne pas pouvoir stabiliser un axe central de notre équipe, notamment pour la charnière, dont on sait l'importance qu'elle peut avoir. Notre objectif principal sera de trouver cette colonne vertébrale pour l'équipe et de la maintenir, d'avoir une stabilité là-dessus."

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Q: Quel est votre objectif sur ces trois tests?

R: "Si je reprends les 8 derniers matches (2 victoires, 6 défaites depuis qu'il est sélectionneur, NDLR), le challenge était de se rapprocher des meilleurs dans le Tournoi, à savoir l'Irlande (défaite 15-13) et l'Angleterre (victoire 22-16). On a tâché de se rapprocher d'eux. On est allés en Nouvelle-Zélande, comme tout le monde on a été battus par les All Blacks. Là, on va tomber sur les autres nations majeures, l'Afrique du Sud et l'Argentine qui viennent de réussir le Rugby Championship, et on va tâcher d'être dans la compétition avec eux."

Q: Surtout l'Argentine, que vous retrouverez en poule de Coupe du monde...

R: "Je suis persuadé que, quel que soit le résultat, ça n'aura que très peu d'incidences sur la rencontre de la Coupe du monde. Parce qu'on se retrouve dans des conditions complètement différentes: les uns avec 15 jours de préparation mais de la fraîcheur (la France), les autres qui sont depuis deux mois ensemble et se connaissent bien (l'Argentine). Pendant la Coupe du monde, tout le monde sera dans le même contexte."

Q: Allez-vous commencer à évoquer cette échéance avec votre groupe?

R: "Je n'ai pas besoin de trop en parler, j'espère surtout que les joueurs veulent y être. D'ailleurs, ceux qui n'ont pas pu être là pour blessure sont inquiets du peu de temps qu'il reste pour pouvoir participer à cette Coupe du monde."

Q: Les avez-vous rassurés?

R: "Je ne peux pas leur assurer un statut particulier. Ils étaient choisis parce qu'ils avaient montré des choses. Il faudra que, lorsque ils reviennent, ils arrivent à convaincre qu'ils sont aptes à faire cette Coupe du monde."

Propos recueillis en conférence de presse