Voila une affaire digne des meilleurs films d’espionnage. Le renseignement militaire russe aurait ordonné à des membres d’un groupe militant suprémaciste blanc, basé en Russie, de mener une campagne de lettres piégées en Espagne.

C'est en substance la théorie de plusieurs responsables américains et européens, selon le New York Times, repris par Korii.

Tout commence lors d’une étrange vague d’attentats terroristes à la lettre piégée à Madrid, en Espagne, entre fin novembre et début décembre 2022. Des personnalités de premier plan sont visées telles que le Premier ministre, Pedro Sánchez, mais aussi des installations militaires comme l'usine du fabricant d'armes Instalaza, à Saragosse, ou encore l’ambassade d’Ukraine.

Des services de renseignements très offensifs 

Ces attaques n’ont fait aucun mort, mais un blessé, un employé de l'ambassade d'Ukraine touché par l'explosion du paquet incriminé. Sauf que cette campagne pourrait n’être qu'un avertissement. À savoir que d'autres actions seraient possibles en cas d'escalade du conflit, selon des officiels américains repris par le New York Times.

Pour faire passer son message de manière indirecte, le Kremlin aurait eu affaire au Mouvement impérial russe. Des membres importants du groupe, basé à Moscou, se seraient rendus en Espagne ces derniers mois et auraient eu des liens avec des organisations espagnoles d'extrême droite.

Le Mouvement impérial russe n’est pas n’importe quel groupe radical. Présent dans toute l'Europe et désigné organisation terroriste mondiale par les États-Unis, il aurait des liens avec les agences de renseignement russes, et en particulier avec la direction générale des renseignements (GRU). Très offensif, le GRU est connu pour avoir été, entre autres, derrière la tentative d’empoisonnement de l’ex-espion russe Skripal au Royaume-Uni en 2018 et des attentats à la bombe en République Tchèque.