Le déficit public a été inattendu en 2023. Un trou de 154 milliards d'euros, soit 5,5% du PIB, a été constaté dans les caisses de l'État. De quoi inquiéter les Français et faire bondir l'opposition, qui craint une hausse des impôts. Selon L'Opinion, mardi 9 avril, Emmanuel Macron n'envisage pas de taxer davantage la population, mais il a tout de même pris une décision radicale qui devrait faire réagir. Le chef de l'État, qui mise sur une reprise de la croissance en 2025, entend fixer à 5 ou 5,1% le déficit public pour 2024.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire espérait pouvoir rester en dessous des 5% et tablait, dans le pire des cas, sur un déficit public de 4,9%. Il envisageait à l'origine de tenir l'objectif des 4,4% pour cette année et 4,1% en 2025. Pour suivre cette trajectoire, il aurait fallu réaliser 30 milliards d'euros d'économies. En l'absence de projet de loi de finances rectificative, qu'Emmanuel Macron a balayé d'un revers de la main malgré les appels du pied de la droite, l'État ne pourra pas faire mieux que 10 milliards d'euros de coupes budgétaires.
Cap sur 2027 avec un déficit de 3% ou moins comme objectif
Avec ce nouveau dérapage de taille sur le budget de l'État pour 2024, l'objectif du gouvernement de passer sous les 3% du PIB en 2027 paraît bien compliqué. Même si toutes les économies, notamment sur le plan social, n'ont pas encore été clairement définies.
Malgré une conjoncture économique particulièrement compliquée, Emmanuel Macron reste optimiste pour 2025 et espère une reprise de la croissance qui permettrait de se rapprocher du seuil des 3% dans trois ans. Le chef de l'État a d'ailleurs contaminé son entourage avec son optimisme. "On a une des meilleures perspectives de croissance de la zone euro pour 2025", a assuré l'un de ses proches collaborateurs à L'Opinion. Reste à savoir ce qu'en pense Bruno Le Maire…