"J'ai ma part de responsabilité aussi dans la situation de l'hôpital" durant la crise du coronavirus, a déclaré François Hollande sur France Inter. "Depuis des années on a contraint l'hôpital, et j'y ai pris ma part, je ne veux pas du tout m'exclure", a-t-il ajouté.

Alors que s'ouvre lundi un "Ségur de la Santé", vaste concertation destinée à améliorer les conditions de travail du secteur, M. Hollande a rejeté l'hypothèse de la fin des 35 heures pour les soignants, avancée par le ministre de la Santé: "Il faut mettre de la souplesse, de la négociation, mais de grâce ne supprimons pas ce qui est regardé comme un acquis social".

L'ancien président socialiste a détaillé la situation des hôpitaux: "On a mis une suradministration, que le personnel rejette, un codage d'actes et la tarification qui les a obligés à remplir plus de papiers que de soigner".

"Il y a aussi la question des rémunérations", a-t-il convenu.

Interrogé sur la baisse des stocks de masques sous sa présidence, M. Hollande a expliqué: "Une décision a été prise en 2011 de ne pas centraliser le stockage des masques comme avant, et en 2013, l'administration a considéré qu'il fallait confirmer cette décision pour mettre les masques là où ils sont utilisés: collectivités, hôpitaux, entreprises".

"Je pense que cette orientation, fondée sur la proximité et l'efficacité, était la bonne, mais ça supposait un contrôle du stockage des masques. Moi je l'ai fait trois fois", a-t-il argué.

"Il y avait un peu moins d'un milliard de masques quand je suis arrivé et 740 millions quand je suis parti", a-t-il poursuivi. "Peut-être n'y a-t-il pas eu assez de renouvellement de masques périmés".

Mais "quand la crise sanitaire a démarré il n'y en avait plus que 140 ou 150 millions, ça veut dire que des masques ont été détruits", a souligné M. Hollande, estimant que "ce qui n'a pas été fait suffisamment depuis 2017, c'est une vérification régulière du stock de masques".

"Je souhaite une commission d'enquête. Est-ce qu'il faut pour autant chercher un bouc émissaire dans cette affaire" alors qu'"il y a un moyen de trouver la sanction", par "le vote", a-t-il conclu.