A deux semaines de Roland-Garros (26 mai-9 juin), Novak Djokovic retrouve le parfum de la victoire: le N.1 mondial a soulevé au Masters 1000 de Madrid dimanche son premier trophée depuis son sacre à l'Open d'Australie fin janvier.

Djokovic n'a jamais été mis en danger par le jeune Grec Stefanos Tsitsipas (N.9), dominé en deux sets (6-3, 6-4) et qui ne s'est procuré aucune balle de break, épuisé par son éprouvant duel avec Rafael Nadal achevé à minuit la veille.

"Mes jambes ne suivaient pas ma tête. J'ai ressenti de la fatigue et des courbatures partout dans mon corps. Je n'avais pas de solution", a décrit Tsitsipas.

"Djoko" a fêté sa 250e semaine au sommet du tennis mondial avec la manière: en renouant avec le succès, lui qui a connu une sérieuse baisse de régime après son triomphe à Melbourne, le troisième consécutif en Grand Chelem. Pendant trois mois, le Serbe a été incapable de gagner plus de deux matches de suite, successivement éliminé dès le troisième tour à Indian Wells, en huitièmes de finale à Miami et en quarts de finale à Monte-Carlo.

Jusqu'à ce qu'il s'impose dans la capitale espagnole, pour la troisième fois après 2011 et 2016. Il compte désormais 74 titres à son palmarès, dont 33 en Masters 1000, ce qui lui permet d'égaler Nadal au rang des joueurs les plus récompensés dans la catégorie de tournois la plus prestigieuse après les Grand Chelem.

- "A un moment très important" -

Surtout, Djokovic réenclenche une dynamique positive à l'approche de Roland-Garros. Où l'attend un défi majuscule: celui de réaliser pour la deuxième fois de sa carrière le Grand Chelem à cheval sur deux saisons, un exploit rarissime qu'il a déjà accompli en 2016.

"J'ai joué mon meilleur tennis cette semaine, je n'ai pas perdu un set. Ca arrive à un moment très important de la saison: ça me donne beaucoup de confiance avant Rome (la semaine prochaine) et surtout Roland-Garros (26 mai-9 juin), où je veux absolument jouer à mon meilleur niveau", se réjouit-il.

"Après l'Open d'Australie, je ne jouais pas mon meilleur tennis, je ne trouvais pas mon jeu, ma régularité. Mais je sentais que je n'étais pas loin et que j'avais juste besoin, disons, d'un petit coup de pouce", explique-t-il.

Battu pour la deuxième fois en autant de finales en Masters 1000, Tsitsipas n'en perd lui pas pour autant son statut de joueur qui monte, et vite: tombeur de Nadal en demi-finales, il a désormais, à vingt ans seulement, inscrit l'intégralité du "Big Three" à son tableau de chasse.

Djokovic avait été sa première victime l'été dernier à Toronto, en route vers sa toute première finale en Masters 1000 (perdue contre Nadal). Si bien que le Grec menait au bilan de ses confrontations avec le N.1 mondial (1-0). Roger Federer avait suivi en huitièmes de finale de l'Open d'Australie en début d'année.

- Tsitsipas N.7 mondial -

Devenu ces derniers mois le premier Grec demi-finaliste en Grand Chelem, à l'Open d'Australie en janvier, puis à entrer dans le Top 10, il va grimper à la septième place mondiale lundi, le meilleur classement de sa jeune carrière. Deux fois titré en 2019 (Marseille et Estoril), plus finaliste malheureux à Dubaï (battu par Federer), il est le joueur qui a engrangé le plus de victoires sur le circuit depuis le début de la saison (27).

Mais dans la "Caja Magica" dimanche, Djokovic l'a muselé en s'emparant d'entrée de son service. Jamais il ne s'est mis ensuite en position de recoller.

Les choses ont été plus équilibrées dans la deuxième manche, à la fois parce que le N.1 mondial a perdu un peu en solidité et en intensité, et parce que Tsitsipas a lui trouvé le moyen de s'aventurer plus souvent au filet. Mais "Djoko" a su resserrer les boulons au moment décisif.

"Je suis content de mes performances de ces derniers jours, et en même temps, je me sens vidé, résume Tsitsipas, victorieux à Estoril il y a une semaine. Là, je suis tellement fatigué que je n'arrive plus à réfléchir."