La prometteuse mais "inconstante" Marie-Antoinette Katoto (20 ans) fera-t-elle partie de l'aventure ? La sélectionneure des Bleues Corinne Diacre dévoile sa liste pour le Mondial-2019 organisé en France (7 juin-7 juillet), en "prime-time" sur le plateau de la chaîne TF1.
Le football féminin français entre définitivement en pleine lumière avant son Mondial à domicile. Jusqu'ici, l'annonce de la fameuse liste des 23 avant une grande compétition internationale à la télévision, et à une heure de grande écoute, était réservée au sélectionneur des Bleus, comme Didier Deschamps avant le Mondial en Russie.
Pour la première fois, la sélectionneure des Bleues aura droit au même honneur. Corinne Diacre mettra fin au suspense jeudi pendant "20h le mag", une séquence qui suit le journal de TF1, avant de défendre ses choix lors d'une conférence de presse dans les locaux de la chaîne, partenaire et diffuseur de l'événement.
L'ancienne internationale française, en poste depuis 2017, a depuis longtemps coché les noms de la gardienne Sarah Bouhaddi, des défenseures Wendie Renard et Griedge Mbock Bathy, de l'attaquante Eugénie Le Sommer et de la capitaine Amandine Henry, inamovible au milieu de terrain.
Mais il reste quelques inconnues, notamment au milieu où la concurrence est rude, et en attaque avec le cas Marie-Antoinette Katoto (PSG), à coup sûr le plus complexe à gérer.
Talent inconstant
Branchée sur courant alternatif, l'attaquante de 20 ans enchaîne des performances majuscules, à l'image du quadruplé avec le PSG le 24 avril contre Bordeaux en championnat ou son entrée tonitruante en amical contre les Etats-Unis en janvier, avec des prestations plus insipides.
"Pas brillante" au Mondial des moins de 20 ans l'été dernier, ni "au-dessus du lot" cette saison en Ligue des champions, Katoto "est inconstante, mais c'est quand même quelqu'un qui a du talent", l'a récemment défendue le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, auprès de l'AFP.
Diacre elle-même l'a recadrée publiquement mi-janvier pour son manque d'implication à l'entraînement: "Il va falloir qu'elle réfléchisse bien à ce qu'elle veut, il y a des choses qui sont incompréhensibles", a lâché la patronne des Bleues, qui ne l'a pas convoquée lors du dernier rassemblement.
L'actuelle meilleure buteuse du championnat n'est apparue que quatre fois en équipe de France A et sa seule titularisation, contre l'Allemagne fin février, coïncide avec la première défaite de la sélection tricolore depuis mars 2018.
Alors forcément, la jeune Parisienne redoute de ne pas être dans le groupe retenu pour le Mondial. "Dire non, ce serait mentir. On est beaucoup à avoir peur, le 2 (mai) on regardera. On verra bien", disait-elle le 15 avril, juste après avoir reçu le trophée de meilleur espoir de D1 féminine.
"Intérêt à bien jouer"
"Elle n'était pas là au dernier rassemblement mais c'est une joueuse en devenir, affirmait alors sa partenaire d'attaque au PSG, Kadidiatou Diani. Je pense qu'elle n'a pas à s'inquiéter et qu'elle a vraiment de grandes chances de faire partie de cette liste-là."
La buteuse du PSG semble en balance avec Valérie Gauvin (Montpellier), Emelyne Laurent (Guingamp), ou encore Viviane Asseyi (Bordeaux).
"J'espère en faire partie. C'est une chance incroyable que la Coupe du monde soit en France, dans notre pays, on sait que l'engouement sera là, les gens vont nous supporter. Sur le terrain, celles qui seront présentes ont intérêt à bien jouer", avait déclaré Asseyi, mi-avril.
Après l'annonce de Diacre, les joueuses retenues se testeront une dernière fois contre la Thaïlande, le 25 mai à Orléans, et contre la Chine, le 31 mai à Créteil.
Malgré un palmarès international quasiment vide, l'équipe de France (4e nation mondiale au classement Fifa) fait partie des favorites pour le Mondial féminin, organisé pour la première fois dans l'Hexagone.
Ses victoires récentes en amical contre le Brésil, les Etats-Unis, le Japon et le Danemark ont conforté ce statut.
Elle lancera son tournoi face à la Corée du Sud, le 7 juin à Paris, avant de défier la Norvège, le 12 à Nice, puis le Nigeria, le 17 à Rennes.