Il a fait tour à tour craquer trois des joueurs les plus en vue de la saison: le pivot d'Orlando Nikola Vucevic, balayé 4-1 au 1er tour, le phénomème de Philadelphie Joël Embiid, crucifié par un panier improbable au tour suivant (4-3), et la star de Milwaukee Giannis Antetokounmpo, asphyxiée en finale de conférence Est (4-2).
Mais Leonard, 27 ans, s'est bien gardé de tout triomphalisme ou de déclarations tapageuses pour régler ses comptes avec son ancienne équipe de San Antonio ou avec ses nombreux détracteurs.
Tout juste, après le match N.6 remporté contre Milwaukee qui a qualifié Toronto pour un duel final face à l'ogre Golden State, a-t-il fait part de "(sa) satisfaction".
"J'ai travaillé tellement dur pour revivre ça après la saison que j'ai eu l'an dernier. J'ai toujours cru en moi et j'ai pris les décisions qui étaient les bonnes pour moi", a-t-il asséné.
Car avant d'être l'un des meilleurs joueurs des play-offs 2019 avec des moyennes de 31,2 points, 8,8 rebonds et 3,8 passes décisives par match, Leonard est une énigme.
Blessure à une cuisse
Alors que San Antonio et son emblématique entraîneur Gregg Popovich pensaient tenir le successeur de Tim Duncan, Tony Parker et Manu Ginobili, l'expérience avec les Spurs s'est mal terminée.
Blessé à une cuisse, il n'a disputé que neuf matches la saison dernière alors que l'encadrement médical de la franchise texane l'estimait pourtant apte à réjouer.
Leonard, sacré champion NBA en 2014 et élu deux fois meilleur défenseur du Championnat (2015, 2016), a refusé de jouer car la douleur était, selon lui, insupportable.
Ses détracteurs, dont certains de ses coéquipiers, lui ont reproché de privilégier son intérêt personnel et de vouloir aller au bras de fer avec ses dirigeants pour obtenir un nouveau contrat mirobolant.
Du coup, San Antonio l'a envoyé à Toronto dans le cadre d'une échange avec DeMar DeRozan.
Le Californien de naissance a vite trouvé ses marques dans la franchise canadienne, créée en 1995.
"Il y a un super groupe avec des bons gars et beaucoup de talent", a-t-il résumé récemment.
- "Très mesuré" -
"Il nous a apporté son expérience et surtout son calme", a noté de son côté son coéquipier Kyle Lowry. "Kawhi est quelqu'un qui ne s'enflamme pas et qui ne tombe pas plus bas que terre quand cela ne va pas, il est très mesuré".
Les Warriors l'ont identifié, sans surprise, comme l'atout-maître des Raptors.
"Ce qu'il réalise depuis le début des play-offs est incroyable", a reconnu le vétéran Shaun Livingston, doublure de Stephen Curry au poste de meneur.
"Il a apporté à cette équipe ce qui lui manquait encore, c'est un super joueur qui fait mieux jouer ses coéquipiers", a-t-il prévenu.
Steve Kerr, l'entraîneur de Golden State, a dîné la semaine dernière avec son grand ami Gregg Popovich qui a entraîné Leonard de 2011 à 2018. Pour lui demander quelques tuyaux sur comment freiner Leonard?
Il ne sera pas le seul à suivre avec grand intérêt la prestation de l'ailier durant la finale 2019.
Leonard sera agent libre fin juin et sa cote a explosé en quelques mois: les Lakers et les New York Knicks sont parmi les plus intéressés et rêvent de l'attirer pour renouer avec leur gloire passée.
Mais l'intéressé fuit la lumière et pourrait préférer une franchise moins "clinquante", comme... Toronto, surtout si les Raptors renversent les Warriors, grands favoris.