Toujours plus vite: le prodige Romain Ntamack pourrait être titularisé au sein du XV de France dès l'ouverture du Tournoi des six nations vendredi contre les Gallois, au détriment de Mathieu Bastareaud, cadre de Jacques Brunel qui passerait de vice-capitaine à spectateur.

Pile un quart de siècle après son père, l'ailier Emile Ntamack (46 sélections), Romain Ntamack ferait donc ses débuts avec les Bleus. Face au même adversaire et sur la même ligne de trois-quarts que son célèbre paternel, mais au poste de premier centre où il excelle depuis le début de saison avec Toulouse, nouveau leader du Top 14.

Sacré en juin champion du monde avec l'équipe de France des moins de 20 ans, trois mois après avoir remporté le Tournoi des six nations avec ces mêmes Bleuets, Ntamack, qualifié avec son club pour les quarts de finale de Coupe d'Europe, s'apprête à franchir une nouvelle étape pour sa deuxième saison chez les professionnels. Dans le même rôle de deuxième ouvreur avec lequel il impose un rythme effréné à l'attaque toulousaine cette saison.

- Associé à Fofana... et Lopez -

"Il a vraiment toute la panoplie du distributeur, il peut soulager sur le jeu au pied, il a de la prise d'initiatives, de la communication", dit de lui l'ouvreur Camille Lopez, dont la place ne semble pas menacée mais qui va devoir trouver ses marques avec ce "gamin qui pue le rugby" dans un système à deux ouvreurs dit de 5/8e, à l'image de George Ford et Owen Farrell avec le XV d'Angleterre.

 

Dans une attaque composée uniquement de Toulousains et de Clermontois, Ntamack devrait former la paire de centres avec Wesley Fofana, revenu à son meilleur niveau ces derniers mois après deux années gâchées par les blessures graves. L'association, inédite, est très attractive: "Il ne se pose pas de questions, amène sa fraîcheur", disait Fofana à propos de Ntamack jeudi. "Après, il est beaucoup plus distributeur que j'ai pu l'être au début, et moins puncheur, dans l'attaque de la ligne."

Plutôt qu'ouvreur, son poste de formation, Ntamack "est bien au centre, ça lui enlève une certaine pression que tu as d'être 10 quand tu as 18-19 ans", estimait lundi son ex-coéquipier à Toulouse Gaël Fickou, l'un des trois perdants probables de ce nouveau remaniement sous le mandat de Brunel.

Des doutes sur Bastareaud ? 

Avec Geoffrey Doumayrou et Mathieu Bastareaud, les autres centres qui pourraient faire les frais de la forte concurrence à ce poste. Eloigner Bastareaud (30 ans, 50 sélections), le signal serait fort: indésirable à l'époque de Guy Novès (2016-2017), le précédent sélectionneur, le Toulonnais a connu un retour en grâce début 2018 à l'arrivée de Brunel, qui est allé jusqu'à le nommer temporairement capitaine en remplacement de Guilhem Guirado.

Titulaire 8 fois sur 9 matches possibles, Bastareaud pourrait ne même pas figurer sur la feuille de match en raison de la polyvalence de Fickou qui peut couvrir les ailes. "Basta" paierait là son manque de vitesse et de variété, la volonté de l'encadrement d'apporter plus de mouvement dans le jeu et aussi peut-être la saison décevante du RCT, alors que Brunel applique depuis le départ une politique de l'homme - et donc du club - en forme.

Le XV de départ probable face au pays de Galles: Médard - Penaud, Fofana, Ntamack, Huget - (o) Lopez, (m) Parra - Iturria, Picamoles, Lauret - Willemse, Vahaamahina - Atonio, Guirado (cap.), Poirot