"Beaucoup de gens dévalorisent l'équipe de Corée, mais ça peut être un piège. En faisant un demi-match, on peut perdre en confiance et en sérénité. Il faudra s'appliquer dès le départ, perdre moins de balles et s'investir, ce sera la meilleure façon de préparer le match contre l'Allemagne", met en garde le capitaine Cédric Sorhaindo.
"Il faut respecter cet adversaire. On a pu voir contre le Brésil que si on n'était pas investi dans la rencontre ça pouvait être difficile", confirme le sélectionneur Didier Dinart, qui exclut que ses joueurs puissent s'économiser face à cette Corée unifiée (sud et nord). "Il faut jouer les matches pour être en condition physique, se jauger et être dans le rythme".
Les Bleus, en quête d'un triplé inédit au Mondial, ont remporté un premier succès pénible contre les Sud-Américains vendredi (24-22), avant de monter en régime contre la Serbie samedi (32-21), sous les yeux de Nikola Karabatic.
Le premier tournant
La star a rejoint le groupe samedi après avoir récupéré plus vite que prévu d'une opération subie le 19 octobre. On ne sait pas encore quel rôle il tiendra. En tout cas son retour sur le terrain ne devrait se faire ni contre la Corée ni contre l'Allemagne.
Ce match de mardi (20h30) face aux Allemands, c'est celui que tout le monde attend depuis le début du tournoi. Sur plan comptable, il sera très important dans la course aux demi-finales car les résultats de la première phase seront conservés au tour principal à partir de la fin de la semaine à Cologne.
Et puis les France-Allemagne ont toujours une place à part, même si on ne fait pas référence à la fameuse demi-finale du Mondial-2007, où les Bleus avaient eu l'impression de se faire voler par les arbitres.
"Maintenant, c'est un bon souvenir avec ce qu'on a fait depuis!", s'amuse Michaël Guigou, l'un des rares à avoir vécu cet épisode avec Luc Abalo, Didier Dinart (comme joueur), et Nikola Karabatic. Dès l'année suivante et jusqu'à aujourd'hui, les Bleus allaient rafler presque tous les titres.
Attention à Gensheimer
"Dès les catégories de jeunes, on nous disait tout le temps que les France-Allemagne c'est quelque chose de spécial, des matches qu'on ne peut pas perdre", souligne le jeune Dika Mem qui n'avait même pas commencé le handball en 2007.
L'Allemagne reste un adversaire coriace, même s'il est loin le temps où elle faisait figure de modèle inatteignable. Depuis vingt ans, et singulièrement lors de la dernière décennie, ce sont les Bleus qui ont suscité l'envie de leurs voisins.
"C'est le cas de beaucoup d'équipes. Ils veulent savoir comment les anciens ont fait pour être aussi performants à chaque fois. Je ne dirais pas qu'ils sont envieux, mais ils aimeraient bien savoir comment ça se passe", dit Mem.
Tout le monde en tout cas s'en méfie, particulièrement de l'ailier du Paris SG Uwe Gensheimer. "Les Allemands sont très solides, que ce soit en attaque ou en défense. Ils sont en vitesse de croisière (après leurs succès sur la Corée et sur le Brésil, ndlr) et en plus ils jouent à la maison. C'est une équipe qui développe un très beau jeu et qui sera forcément très difficile à battre", prévient Sorhaindo