Le rugby de nouveau frappé par un accident tragique: quatre mois après la mort accidentelle d'un jeune d'Aurillac, un joueur de l'équipe Espoirs du Stade Français, Nicolas Chauvin, est décédé mercredi soir après avoir reçu un plaquage en plein match dimanche, a annoncé le club parisien.
"C’est avec une immense tristesse que le Stade Français Paris fait part du décès de Nicolas Chauvin, jeune Espoir du club, qui s’est éteint ce soir au CHU Pellegrin de Bordeaux" a indiqué le club dans un communiqué.
"À la suite d’un accident lors du match Espoirs à Bègles, Nicolas a été victime d’un traumatisme cervical qui a occasionné un arrêt cardiaque et une anoxie cérébrale" est-il ajouté.
"Aujourd’hui, toutes nos pensées vont à la famille de Nicolas à laquelle tous les membres du club adressent leurs plus sincères condoléances. Le Stade Français Paris est en deuil" a conclu le club.
Chauvin, troisième ligne de 19 ans, était en réanimation depuis dimanche après avoir été victime d'un plaquage duquel il ne s'était pas relevé autour de la 5e minute du match face aux Espoirs de Bordeaux-Bègles, au stade Moga de Bègles (Gironde). L'arbitre avait immédiatement arrêté la rencontre.
Victime d'un arrêt cardiaque, il avait été pris en charge par le staff médical du club girondin qui lui avait prodigué un massage pendant près de 20 minutes et lui avait posé un canule.
Lorsque les pompiers et le Samu sont arrivés sur les lieux, le pouls du joueur, toujours inconscient, était reparti, avant qu'il ne soit transporté à l'hôpital, où il avait été opéré en urgence d'une fracture de la deuxième cervicale.
"J’adresse toutes mes plus sincères et profondes condoléances à la famille de Nicolas. Il restera à jamais gravé dans la mémoire du rugby français. Solidarité de la Fédération et de l'ensemble de la famille du rugby" a écrit sur son compte Twitter le président de la Fédération française de rugby (FFR), Bernard Laporte.
"Effondré face à ce terrible drame. Toutes mes pensées vont à la famille et aux proches de Nicolas Chauvin" a écrit de son côté Paul Goze, président de la Ligue nationale de rugby (LNR).
Sujet de préoccupation majeur
Le monde du rugby se retrouve de nouveau en deuil, quatre mois après la mort accidentelle du joueur d'Aurillac (Pro D2) Louis Fajfrowski, décédé à 21 ans à la suite d'un plaquage lors d'un match de pré-saison contre Rodez.
Après le résultat d'analyses complémentaires, la justice avait conclu le mois dernier que Fajfrowski était décédé après "un traumatisme thoracique précordial, responsable d'une commotion cardiaque létale sur un coeur pathologique".
Le parquet avait donc conclu "à une mort accidentelle à la suite et non pas à cause d'un plaquage" subi par le joueur à mi-hauteur.
Ce tragique accident avait suscité une immense émotion dans le rugby français, où la santé des joueurs est devenue un sujet de préoccupation majeur, sur fond de baisse du nombre de licenciés (-5,5% entre 2017 et 2018), particulièrement chez les plus jeunes.
La faute, en partie, aux KO impressionnants retransmis en direct à la télévision et qui peuvent refroidir les parents de joueurs potentiels.
Comme celui en janvier du jeune Clermontois Samuel Ezeala qui, pour son premier match de Top 14, avait perdu connaissance après avoir heurté la tête la première le joueur du Racing 92 Virimi Vakatawa.
Les images de ce choc et des draps tendus par le personnel médical pour cacher les détails de l'intervention avaient largement impressionné. Ezeala avait vite retrouvé les terrains, ne présentant selon lui plus aucun signe de commotion cérébrale.